La grande majorité des patients ne nécessite pas la prise d’une radiographie 3D ou tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC) mais nous le recommanderons lorsqu’une condition particulière le justifie pour nous aider dans le diagnostic et la planification d’un traitement. Ceci est particulièrement utile lorsqu’une dent est incluse ou ectopique (non éruptée et dans une position anormale).
- La prise d’une seule radiographie volumique permet, à l’aide de logiciels spécialisés, d’obtenir et d’extraire des centaines d’images dans toutes les dimensions, de générer des vidéos tri-dimensionnelles permettant de localiser précisément une canine ou une autre dent incluse et d’évaluer si les structures adjacentes (racines des autres dents et os) sont intactes.
- Lorsqu’une intervention doit être faite par le dentiste généraliste ou un autre spécialiste comme un parodontiste (par exemple pour dégager une canine incluse) ou un chirurgien maxillo-facial (par exemple pour extraction complexe d’une dent incluse ou pour les cas nécessitant une chirurgie orthognathique), nous faisons parvenir des clichés et/ou vidéos extraits du scan volumique et ceci facilite grandement la planification et l’exécution de leur intervention.
- Voici d’autres exemples de « scans » 3D que nous avons pris pour nos patients avant un traitement d’orthodontie. Dans certains cas cela peut changer le traitement orthodontique que nous recommanderons tandis que dans d’autres cas, cela ne fait que faciliter la localisation des dents et la planification des corrections.
Cas FB – Prémolaire inférieure incluse
Jeune fille de 11 ans ayant une deuxième prémolaire inférieure incluse qui tarde à sortir. Il est difficile de localiser cette dent précisément seulement par un examen clinique en bouche, à la palpation ou à l’aide d’une radiographie panoramique.

Fille de 11 ans avec une prémolaire inférieure inclus. (A) Il est difficile de localiser cette dent par un examen intra-oral et même une radiographie panoramique standard ne permet pas de déterminer de quel côté de la racine de la première prémolaire se trouve la dent incluse. (C) Par contre, des coupes extraites de la tomodensitométrie volumique à faisceau conique (scan 3D) permettent de visualiser au millimètre près la position exacte de la dent et des structures avoisinantes. (D) D’autres reconstructions numériques donnent une autre perspective. (E) La même vue du côté de la langue (lingual) à laquelle différents filtres sont appliqués permettent de voir a travers l’os ou laisser la surface où l’on peut voir que la couronne de la dent perce en fait la paroi osseuse du côté lingual.
La vidéo « 3D » ci-dessous montre que la dent est bloquée du côté de la langue, derrière la racine de la première prémolaire. Une radiographie panoramique « standard » ne permet pas de déterminer assez précisément de quel côté est l’inclusion de cette dent. Le fait que la dent soit du côté « lingual » rend l’exposition orthodontique et la traction de cette dent beaucoup plus complexe que si elle était du côté opposé (côté de la joue). Ces images seront un atout important pour le parodontiste ou chirurgien qui devra soit dégager ou extraire la dent selon le plan de traitement choisi par la patiente.
Cas CP – Dent surnuméraire incluse (mésiodens)
La vidéo suivante montre la progression d’une dent surnuméraire localisée dans le centre de l’arcade supérieure entre les incisives centrales à l’aide de deux radiographies panoramiques prises à deux années d’intervalle. La seconde radiographie fut prise lorsque la patiente avait 10.5 ans. On peut remarquer que la position de la dent surnuméraire semble avoir changé pendant les deux années mais il est difficile de déterminer exactement sa position, sa forme et sa direction d’éruption.
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- La gestion d’une dent surnuméraire dépend de sa forme, grosseur et position. Il est habituellement indiqué d’extraire une mésiodens si elle inhibe ou retarde l’éruption d’autres dents, interfère avec les appareils ou mouvements orthodontiques, déplace d’autres dents, une pathologie y est associée, ou si elle fait éruption spontanément.
- Dans la vidéo ci-contre, il est indiqué d’extraire la mésiodens. Il n’y a pas de règles strictes sur le moment idéal pour retirer une mésiodens. Cela peut dépendre de plusieurs facteurs mais nous préférons idéalement attendre, si possible, qu’il y ait une bonne formation des racines des incisives centrales avant d’intervenir, soit vers l’âge de 9-10 ans.
- Séquelles possibles : Maintenir ces dents en place peut causer des problèmes d’éruption, tel que décrit précédemment. D’autres séquelles possibles rapportées dans la littérature sont; des déplacement et rotation des dents, des déformations ou de la résorption (usure) des racines des autres dents qui sont en contact avec la mésiodens, l’ éruption dans la cavité nasale (voir la direction d’éruption vers le haut dans la vidéo ci-contre!), la formation de pathologies, kystes), etc. 1
Cas AC – Incisives centrales incluses
Ce jeune garçon de 10 ans avait 2 dents surnuméraires (mésiodens), similaires à ce qui est décrit précédemment, qui bloquaient l’éruption des incisives centrales supérieures. Ces dents sortent normalement vers 7-8 ans. Les dents surnuméraires furent extraites mais les incisives ne faisaient pas éruption. La radiographie panoramique montraient que les dents étaient bel et bien présentes mais très hautes et dans une position anormale. Une TVFC 3D permit de bien identifier la position des dents et de confirmer que les racines des centrales, bien que pas complètement visibles sur la panoramique, étaient normales. Ceci permettait donc de justifier les « efforts » nécessaires pour tenter de loger ces dents incluses dans l’arcade dentaire à l’aide d’un traitement orthodontique.

(A) Une radiographie panoramique régulière montre que les incisives centrales supérieures (*) sont hautes et semblent bloquées dans leur processus d’éruption. Il est cependant difficile de déterminer la position, forme et qualité des racines de ces dents. Elles semblent courtes et courbées. (B) Une TVFC en 3D montre que les racines sont de forme et longueur normales mais manquent d’espace. (C) Une coupe axiale montre l’apparence différente des 2 racines qui sont inclinées différemment. Une coupe sagittale montre l’inclinaison différente de l’incisive droite (D) et gauche (E). (F) autre vue avec coloration différente. (G) Coupe coronale montrant que les racines sont complètement entourées d’os et sont presque en contact.
Cette vidéo montre la tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC) de ce patient à partir de laquelle les images ci-dessus ont été extraites.
Cas SA – Obstruction d’éruption par une dent de sagesse à 14 ans et canine incluse
- Une deuxième molaire supérieure gauche présente un retard d’éruption de plusieurs années chez un adolescent de 14 ans. Normalement cette dent devrait faire éruption vers ± 12 ans. La même dent est sortie normalement du côté opposé depuis plus de 2 ans.
- La radiographie panoramique, dont une partie est illustrée ci-contre, montre bien qu’il semble y avoir une obstruction quelconque (* noir) empêchant la sortie de la deuxième molaire (* vert) du côté gauche mais tandis que l’éruption progresse plus normalement du côté opposé. Bien qu’on suspecte que ce soit la troisième molaire, il est impossible de déterminer avec précision la grosseur et la position exacte de cette dent de sagesse « nuisible ». Une tomodensitométrie volumique (scan 3D) permet toutefois de localiser exactement cette dent.
- Malgré l’âge du patient, il est indiqué d’extraire cette troisième molaire dès que possible pour permettre à l’éruption de la deuxième molaire de se « normaliser » et compléter son cheminement vers la cavité buccale.
- Ces clichés seront envoyés au dentiste ou chirurgien maxillo-facial qui fera l’extraction ce qui lui facilitera grandement la tache en éliminant tout doute quant à la position de la dent et lui permettre de mieux planifier son intervention.

(A) Extrait de la radiographie panoramique qui montre une canine incluse (* bleu), la deuxième molaire (* vert) et une « structure » qui semble obstruer l’éruption de la molaire (* noir). (B) Le scan 3D confirme que cette structure est en fait la troisième molaire ou dent de sagesse. (C, D) Autres vues confirmant la position en 3D de la dent de sagesse.
Canines sévèrement incluses dans le palais
- Cette adolescente de 16 ans a ses deux canines supérieure incluses dans le palais. Celle de droite est presqu’à l’horizontale.
- Les différentes vues illustrées dans la vidéo montrent comment l’on peut modifier ou même enlever les tissus mous ou osseux pour mieux évaluer la position en 3D des dents. Ainsi, on peut voir que la canine de droite est tellement haute qu’elle est près du nez.
Lésion à l’apex d’une racine – abcès dentaire
Différentes vues et modes de visualisation d’une tomodensitométrie volumique montrant une lésion périapicale sur une prémolaire inférieure. Les vues inférieures et coupes à travers la dent illustrent bien l’étendue de la lésion qui a détruit l’os et créé une cavité. Cette dent a nécessité un traitement de canal (endodontie).
➡ Pour en savoir plus sur la tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC)
1- Diagnosis and Management of Supernumerary (Mesiodens): A Review of the Literature. Meighani and Pakdaman, J Dent (Tehran). 2010 Winter; 7(1): 41–49.
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➡ Dernière mise-à-jour : 2017-12-17 @ 10:42:26 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved Sep 25, 2014 @ 12:28 |