Les cas de classe 2 présentant un important déséquilibre squelettique chez des patients n’ayant plus de croissance nécessitent souvent une chirurgie orthognathique.
Les technologies modernes nous permettent d’obtenir une précision inégalée dans la préparation et la planification des cas d’ortho-chirurgie avec l’utilisation des radiographies 3D, de logiciels spécialisés très puissants et d’imprimantes 3D.
L’exemple suivant est une simulation informatique 3D d’une correction chirurgicale complexe des deux mâchoires chez une jeune femme de 26 ans affectée pas une malocclusion de type classe II, des asymétries dans chaque mâchoire et un menton reculé (rétrognathie mandibulaire).
- Une fois la phase préparatoire complétée en orthodontie, la patiente est référée au chirurgien maxillo-facial avec qui le traitement d’ortho-chirurgie fut planifié.
- Le chirurgien prend une tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC) pour avoir une représentation tridimensionnelle des mâchoires. Il utilise par la suite un logiciel spécialisé permettant de simuler, dans les moindres détails et dans toutes les dimensions, tous les mouvements des mâchoires qui devront être effectués lors de la chirurgie.
- Ceci lui permet de déterminer précisément l’amplitude et la direction des mouvements nécessaires pour chaque mâchoire, vérifier la précision des mouvements à effectuer et de s’assurer d’un agencement adéquat des mâchoires et de la dentition.
- Dans un cas complexe comme celui-ci présentant d’importantes asymétries en trois dimensions, il fut nécessaire de faire non seulement des corrections aux deux maxillaires mais chaque mâchoire a dû être sectionnée en plusieurs segments pour atteindre les objectifs de traitement permettant d’obtenir une symétrie et une fonction adéquates.
- Cette simulation permit de déterminer qu’un simple avancement mandibulaire ne permettrait pas d’obtenir un profil avec un menton bien proportionné au reste du visage. Il fut donc déterminé qu’une génioplastie d’avancement serait aussi nécessaire à la mandibule pour améliorer l’esthétique et les proportions du visage affectées par un menton fuyant.
- Une telle simulation virtuelle permet de prédire le changement dans l’angulation de la mâchoire inférieure qui se produira suite à l’auto-rotation de la mandibule après la correction du maxillaire supérieur.
- Une fois que le chirurgien est satisfait des résultats de sa simulation, il fait fabriquer par impression 3D des plaques articulaires qui seront utilisées lors de la chirurgie pour s’assurer que les mâchoires et les dents seront placées exactement où il le faut pour obtenir les résultats visés.
- La précision du logiciel permet de déterminer au dixième de millimètre et au degré prés les mouvements planifiés en trois dimensions. Il serait impossible de faire de telles prédictions sans la prise de radiographies 3D (TVFC) et l’utilisation de ces logiciels sophistiqués.
- L’utilisation des ces technologies modernes nous permet de traiter des cas inter-disciplinaires plus complexes et avec une plus grande précision et efficacité qu’il était possible de l’envisager auparavant.

Simulation informatique 3D d’une correction chirurgicale complexe des deux mâchoires. Simulation, gracieuseté du Dr Gaétan Noreau, chirurgien maxillo-facial, Sherbrooke. © 2017.
À l’aide d’une radiographie 3D (TVFC) et d’un logiciel de simulation, le chirurgien maxillo-facial peut planifier la chirurgie orthognathique dans les moindres détails et s’assurer d’obtenir les meilleurs résultats possibles lors de l’opération. Chaque couleur représente une partie des mâchoires qui devra être repositionnée lors de la chirurgie.
- (A) Vue de face, des côtés et inférieure des mâchoires après la préparation orthodontique. La mandibule et le maxillaire supérieur sont de couleurs différentes. La première étape de la chirurgie consiste à « remonter » le maxillaire supérieur par une impaction maxillaire (partie turquoise). Les flèches jaunes sur la troisième image indiquent l’endroit ou une coupe (ostéotomie) sera faite pour déplacer le segment postérieur gauche séparément du reste du maxillaire. Ce segment (et les flèches bleues) sont aussi visibles dans la vue de face du maxillaire supérieur en (F).
- (B) La seconde étape de la chirurgie consiste à avancer la mandibule (partie jaune) et l’ajuster au maxillaire qui a été repositionné dans l’étape précédente. Le menton est aussi avancé séparément par une génioplastie d’avancement (partie bleue).
- (C) Mâchoires avant la chirurgie.
- (D) Calcul de la rotation mandibulaire qui résultera des divers mouvements chirurgicaux.
- (E) Détails de la chirurgie mandibulaire indiquant au chirurgien la position du nerf mandibulaire et la position de chaque segment de mâchoire à une fraction de millimètre près.
- (F) Vue de face du maxillaire supérieur et des détails des mouvements chirurgicaux. Le maxillaire est sectionné du côté gauche pour déplacer ce segment séparément.
Il serait impossible de faire une telle planification chirurgicale sans ces nouvelles technologies.

Plaque articulaire (flèches) utilisée par le chirurgien maxillo-facial pour le positionnement précis des mâchoires et des dents lors de la chirurgie orthognathique. Cette plaque est fabriquée par une imprimante 3D une fois la simulation terminée. (A) Vue du côté droit. (B) Vue de face. (C) Vue de l’intérieur de la bouche. Détails de la position des dents sur la surface supérieure de la plaque occlusale (D) et sur la surface inférieure (E). La précision de cette plaque est très critique car elle servira à positionner les segments des mâchoires et les articuler convenablement.
Résultat de la chirurgie orthognathique
Toute cette planification se traduit par des mouvements chirurgicaux qui sont décrits dans le rapport du chirurgien maxillo-facial comme suit :
- Au maxillaire supérieur :
- Ostéotomie Le Fort 1 multi-segmentaire d’impaction globale de 2,5 mm (segment dents #24 – 27) , d’avancement 2,5 mm et correction de l’asymétrie pour corriger l’inclinaison du plan occlusal.
- Ablation des dents de sagesse #18 et 28.
- À la mandibule :
- Ostéotomie sagittale mandibulaire bilatérale d’avancement de 4,5 à 5 mm, latérodéviation droite de 3,5 mm et correction d’asymétrie pour corriger l’inclinaison du plan occlusal.
- Génioplastie d’avancement.
Classe 2 et béance antérieure

Simulation de la correction chirurgicale d’une malocclusion classe 2 ayant une béance antérieure. Simulation, gracieuseté du Dr Jean-François Aubin, chirurgien maxillo-facial, Sherbrooke , © 2017
- (A) Occlusion et relation des mâchoires après les corrections orthodontiques pré-chirurgicales;
- la mandibule est rétrognathe (trop courte) bien que cela ne soit pas évident sur une vue de face.
- On peut par contre percevoir l’asymétrie verticale et la béance antérieure.
- (B) La première étape de la chirurgie consiste à corriger la position du maxillaire supérieur (couleur turquoise) en 3 dimensions en le remontant et en changeant l’inclinaison du plan occlusal (impaction maxillaire différentielle).
- (C) Une fois le maxillaire bien positionné, la partie antérieure de la mandibule est avancée (ostéotomie sagittale bilatérale) et repositionnée de façon à corriger l’inclinaison du plan occlusal et l’harmoniser avec la nouvelle position du maxillaire supérieur.
- (D) Une fois l’occlusion établie correctement, le menton est avancé (génioplastie d’avancement) pour augmenter davantage la longueur mandibulaire totale et améliorer le profil du visage.
➡ Pour voir une simulation similaire en 3D pour une malocclusion de type classe 3.
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➡ Updated: ?date:yyyy-MM-dd? at ?time: »HH:mm:ss »? © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved |