Les troubles respiratoires du sommeil réfèrent à différentes conditions qui peuvent affecter la respiration pendant le sommeil. Ceci peut aller du simple ronflement primaire à l’apnée sévère qui peut être débilitante et même mortelle pour ceux qui en sont affectés.
Afin de comprendre les anomalies affectant le sommeil, il est important de tout d’abord comprendre ce qui est considéré comme un sommeil normal.
L’importance du sommeil et de la respiration
Le sommeil fait partie intégrante de notre vie. Nous passons le tiers de notre vie à dormir; une personne de 60 ans aura donc passé près de 20 ans à dormir. Un sommeil réparateur est essentiel à la récupération de nos forces physiques et psychiques et contribue à notre qualité de vie. La respiration et le sommeil sont des activités indissociables mais qu’une personne en bonne santé prend souvent pour acquises. Le sommeil normal est caractérisé par une respiration régulière permettant de maintenir des échanges gazeux normaux. Il fut démontré que, pendant le sommeil paradoxal, le cerveau consomme plus d’oxygène que pendant l’état de veille. Il n’y a pas que la quantité de sommeil qui est importante, nous savons maintenant que la qualité du sommeil est tout aussi importante que sa quantité. Le sommeil influencera notre état de vigilance, nos capacités intellectuelles et, de façon générale, le fonctionnement de notre organisme à tout point de vue. | ![]() |
Respiration normale –> Échange gazeux adéquat (oxygène) –>Sommeil normal –> Potentiel régénérateur –> Santé & qualité de vie

(A) Lorsque les vois respiratoires supérieures sont normales et bien dégagées, la respiration (B et C) permet l’entrée d’air (oxygène) un et bon échange gazeux qui oxygénera le sang.
Les perturbations de la respiration pendant la nuit affectent la qualité du sommeil; des éveils nocturnes (conscients ou inconscients) conduiront éventuellement à des manifestations cliniques importantes affectant la santé et la qualité de vie et pouvant avoir des conséquences sociales personnelles significative.
Sommeil normal
Variations individuelles
- La durée moyenne du sommeil est d’environ 8 heures mais cela peut varier d’un individu à l’autre.
- Chaque personne a des besoins spécifiques en sommeil pour se sentir reposé. Bien que la moyenne se situe entre 7 et 9 heures mais certains se contentent de moins de 7 heures tandis que les plus « gros dormeurs » nécessitent plus de 9 heures. Certains se couchent tard tandis que d’autres sont des lèves-tôt.
- Il n’y a pas de normes universelles et l’hérédité jouerait un rôle à cet égard.
Le sommeil varie avec l’âge
Avec l’âge, le sommeil se modifie. Un nourrisson, un jeune enfant, un adolescent, un adulte et une personne âgée n’ont pas le même « patron » de sommeil. À mesure qu’un individu vieillit, il verra son sommeil se modifier.
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Selon l’étude longitudinale américaine Sleep Heart Health Study, les altérations du sommeil se produisent principalement vers la trentaine. Le sommeil profond (non-REM sleep) diminue à partir de la quarantaine et affecte surtout les hommes d’âge moyen et toutes les personnes de plus de 70 ans.
Le sommeil, un phénomène cyclique. Il est maintenant connu que le sommeil est constitué de différentes phases. Une nuit de sommeil normal comprend deux phases (sommeil lent et sommeil paradoxal), d’une durée globale d’environ 110 minutes, qui se répètent en général 4 ou 5 fois au cours de la nuit.
Sommeil lent
- Pendant les 30-45 minutes suivant l’endormissement, on distingue quatre stades de sommeil plus ou moins profond d’une durée totale d’environ 90 minutes. L’endormissement (stade 1) correspond à une période très courte, au cours de laquelle des hallucinations peuvent se produire. Viennent ensuite les stade 2, 3 et 4, qui sont de profondeur croissante et constituent le sommeil lent profond.
- Pendant cette phase, les signes vitaux que sont la température du corps, la fréquence de la respiration, le pouls et la pression artérielle s’abaissent.
- Le sommeil lent est constituée de quatre stades dont voici les caractéristiques :
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- Les stades 2, 3 et 4 constituent le sommeil lent profond (non-paradoxal) et sont considérés comme étant les plus régénérateurs. C’est pendant cette période qu’il est le plus difficile de réveiller un dormeur.
Sommeil paradoxal
- Se produit environ 90 minutes après l’endormissement,
- Les changements des signes vitaux comprennent une augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence de la respiration, de la pression artérielle et de la température du corps tandis que la motilité de l’estomac et des intestins diminue.
- Les ondes du cerveau enregistrées à ce moment-là sont similaires à celle de l’état de veille, d’où le terme de sommeil paradoxal.
- Fait intéressant, le cerveau consomme une grande quantité d’oxygène, plus importante encore que pendant l’éveil! Ceci souligne l’importance d’une respiration et d’une oxygénation adéquates pendant le sommeil pour répondre à cette demande physiologique.
- Cette phase du sommeil est aussi appelée sommeil MOR (Mouvements Oculaires Rapides ou R.E.M. sleep (rapid eye mouvement en anglais)) car les yeux se déplacent rapidement sous les paupières pendant cette phase.
- Les muscles sont paralysés, les rêves surgissent et certains croient que les mouvements oculaires sont reliés aux rêves.
On grandit la nuit!
Chaque cycle de sommeil est accompagné de la libération de différentes hormones dont l’hormone de croissance qui est libérée principalement pendant le sommeil lent profond des premiers cycles ce qui rend le sommeil plus important pour l’enfant et l’adolescent en croissance que chez l’adulte. Les enfants passent plus de temps que les adultes dans cette phase de sommeil.
Endormissement normal
- L’organisme a une tendance naturelle à l’endormissement à deux périodes de la journée :
- de minuit à 7h00 (la nuit)
- de 14h00 à 16h00 en milieu d’après-midi.
- Si l’organisme est privé de sommeil, même au cours d’une seule nuit, il se trouvera en dette de sommeil jusqu’à ce sommeil puisse être récupéré. Si cette dette s’accumule trop, cela mènera à une somnolence excessive.
- La seule façon d’éliminer une dette de sommeil est… par le sommeil. Aucune médication, thérapie ou autre moyen ne peut être un substitut pour le sommeil.
- Pour des adultes n’ayant aucune difficulté à s’endormir et n’ayant pas de problèmes de sommeil, une sieste de 10 à 20 minutes le jour est recommandée. Cette durée est assez courte pour ne pas interférer avec la nuit de sommeil ou affecter la vigilance et peut être bénéfique.
Les siestes
Dans le mode de vie moderne ou travail, vie familiale et autres activités doivent être conciliées, le sommeil est parfois considéré comme une perte de temps et ne reçoit pas l’importance qu’il mérite
Pour tout savoir sur le sommeilPlus du tiers de notre vie est passé à dormir. Est-ce une perte de temps? Ce temps précieux consacré au sommeil est indispensable à une bonne santé. Pourtant, une proportion importante de la population ne réussit pas à avoir un sommeil réparateur, ce qui peut avoir des conséquences désastreuses. Écoutez une excellente entrevue avec le Dr Pierre Mayer (« Les années lumières », Radio-Canada), pneumologue et spécialiste du sommeil, qui vient de publier un livre sur le sommeil intitulé « Dormir ; le sommeil raconté » .
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Vous trouverez dans ce livre écrit pour le grand public plusieurs réponses à des questions fréquentes sur le sommeil tel que :
Saviez-vous que :
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Réf. : fondation sommeil.com, osrmedical.com, sleepapnea.org,
American Academy of Sleep Medicine. International Classification of Sleep Disorders: Diagnostic and Coding Manual. 2e éd. Rochester, 2005