Le terme « Classe 3 » réfère à une relation particulière des premières molaires supérieures et inférieures entre elles tel qu’illustré dans les diagrammes suivants.
➡ Pour en savoir plus sur les malocclusions.

La relation des premières molaires sert à déterminer la classification d’Angle de l’occlusion. En classe 1 (relation normale), la cuspide avant (mésiobuccale) de la molaire supérieure est en occlusion avec le sillon de la molaire inférieure. Dans une classe 2, la molaire supérieure est en position plus avancée (ainsi que le reste de la dentition) tandis qu’en présence d’une classe 3, la relation est inversée; la molaires supérieure est plus reculée qu’en position normale (classe 1).
Ces malocclusions sont moins fréquentes dans la population nord-américaine (2-3% des 6-17 ans) et peuvent présenter les caractéristiques suivantes :
- décalage entre les mâchoires. Souvent la mâchoire supérieure est plus étroite et reculée;
- les dents antérieures du haut sont reculées par rapport à celles du bas et mordent vers l’intérieur (relation inversée);
- peut être causé par une mâchoire supérieure trop reculée et/ou une mâchoire inférieure trop avancée;
- ces patients ont souvent un menton qui semble fort ou trop avancé;
- cette façon de mordre peut rendre la mastication plus difficile et occasionner de l’usure prématurée des dents (problème fonctionnel);
- les cas extrêmes peuvent nécessiter une chirurgie aux mâchoires pour rétablir l’équilibre entre les arcades;
- Les cas moins sévères peuvent parfois être corrigés à l’aide de compensations dento-alvéolaire ou camouflage orthodontique;
- l’origine de ces malocclusion est surtout génétique ou héréditaire;
- cette malocclusion dentaire peut être évidente en bas âge (voir exemples ci-dessous);
- l’incidence des « Classes 3 » est jusqu’à 10 fois plus commun chez la population asiatique;
- ces malocclusions sont aussi appelées « prognathies » en référence à la mâchoire inférieure avancée qui y est souvent associée (prognathie mandibulaire);
- parfois, la cause est une mâchoire supérieure qui est trop reculée (déficience maxillaire, rétrognathie maxillaire)

(A) Homme de 28 ans avec une classe 3 causée par la mâchoire du haut trop reculée. (B) Ceci est confirmé par une radiographie où l’important décalage entre les dents est aussi visible. (C) La dentition présente l’allure typique d’une « classe 3 » avec une occlusion croisée antérieure.
➡ Pour voir ce cas traité.

Malocclusion « Classe 3 » chez un enfant de 10 ans. Ces problèmes apparaissent tôt et persistent avec la croissance.

« Classe 3 » avec occlusion croisée antérieure et postérieure causant des problèmes fonctionnels et esthétiques (adolescente de 16 ans).

Adulte de 42 ans avec une malocclusion « Classe 3 ». Certaines dents commencent à démontrer des signes d’usure.

Bien que moins « spectaculaire » que d’autres « Classes 3 » cette malocclusion peut être tout aussi dommageable pour la dentition. Les incisives qui mordent en relation de « bout-à-bout » auront plus tendance à s’user avec le temps. La mâchoire supérieure est contractée et plusieurs dents se touchent à peine (tendance à la béance). (Fille de 13 ans)
L’exemple suivant illustre bien comment la nature tente de compenser pour un déséquilibre squelettique entre les mâchoires. Cette fille de 20 ans présente une déficience maxillaire transverse (largeur étroite du maxillaire supérieur) et antéro-postérieure (avant -arrière).
- (A, B et C) Dans une « tentative » de maintenir un contact fonctionnel avec les dents à l’arcade opposées, les incisives inférieures sont basculées vers l’intérieur.
- L’étroitesse de l’arcade supérieure (déficience transverse) explique la tendance à l’occlusion croisée postérieure bilatérale (flèches en (B)).
- La relation « classe 3 » (flèches en A et C) et principalement causée par le recul du maxillaire supérieur (déficience antéro-postérieure).
- Ce déséquilibre se reflète dans le profil où la lèvre supérieure est légèrement enfoncée. Dans ce cas, la mandibule présente un menton normal ou légèrement avancé.

Les incisives inférieures sont basculées vers l’intérieur pour « compenser » ou camoufler un déséquilibre entre les mâchoires.
Les malocclusions Classe 3 peuvent se manifester tôt et ne se corrigerons par elles-même.

Garçon de 4 ans avec une déviation fonctionnelle de la mandibule. (A) Bouche ouverte; des signes d’usure sont évidents sur les incisives. (B) En fermant la bouche, les centrales supérieures mordent derrière celles du bas et forcent la mandibule à glisser vers l’avant. (C) En fermeture complète, les incisives inférieures recouvrent celles du bas. Sans intervention, cette condition persistera en dentition permanente et peut causer une déformation de la mandibule avec la croissance.

(A) Malocclusion Classe 3 chez un jeune patient de 4 ans en dentition temporaire. (B) Les incisives supérieures glissent derrière celles du bas lors de la fermeture de la bouche. Ceci déplace la mandibule vers l’avant et cause de l’usure importante des incisives supérieures. Il est important de corriger cette condition pour éviter que la même situation se répète avec les dents permanentes. (C) Une légère ouverture de la bouche montre l’importante usure des incisives supérieurs.

(A) Ce jeune garçon de 5.7 ans présente aussi une classe 3 avec composante squelettique assez sévère pour qu’une intervention précoce à l’aide d’un masque de traction Delaire soit envisagée. Le déséquilibre de croissance ne peut qu’empirer avec le temps. (B) La largeur de l’arcade supérieure est adéquate mais c’est le recul de l’arcade qui est problématique et qui doit être corrigé.
Occlusion croisée antérieure avec composante fonctionnelle
- Les occlusions croisées antérieurs sont souvent associées à des déséquilibres squelettique de type « Classe III » qui signifie qu’il y a présence d’un décalage antéro-postérieur entre les mâchoires (mâchoire supérieure reculée et/ou mandibule avancée).
- Lorsque le décalage est assez grave ou sévère, les dents antérieures inférieures mordent devant celles du haut sans être en contact avec elles. Cependant, si le décalage est moindre, il se peut que les dents des deux arcades arrivent en relation « bout-à-bout » et que, pour éviter une position inconfortable causée par une interférence entre les dents, le patient avance la mandibule pour éliminer cette interférence et avoir de meilleurs contacts entre les dents postérieures lui permettant de mieux mastiquer et fonctionner.
- Le mouvement avant de la mandibule lors de la fermeture pour éviter une telle interférence est une déviation fonctionnelle c’est-à-dire une déviation causée par la fonction (fermeture de la bouche). Ceci a une composante musculaire (muscles utilisés lors de la fermeture) mais aussi un aspect dentaire (malposition des dents) et squelettique (décalage entre les mâchoires) sous-jacents.
- Ce phénomène est bien illustré dans la vidéo et les photos ci-dessous.
- Il est important de corriger un tel problème de façon précoce en bas âge pour éviter des dommages aux dents (usure), au parodonte (os et gencive, récession gingivale ou déchaussement dentaire) ou une déviation mandibulaire permanente qui pourrait aussi affecter la fonction et les articulations temporo-mandibulaires.
- Ce genre d’interférence peut aussi causer une mobilité excessive des dents (traumatisme occlusal).
- Les occlusions croisées antérieures sont présentes en bas âge et, dans certains cas, des interventions orthodontiques d’interception peuvent corriger le problème.

Occlusion croisée antérieure fonctionnelle chez un jeune garçon de 9 ans. (A, B, C) Lorsque la bouche est fermée, les dents antérieures inférieures mordent devant celles du bas car le patient avance sa mandibule pour éviter l’interférence qui se produit entre les incisives lors de la fermeture. (D) lorsque la bouche est ouverte, la mandibule peut reculer mais dès qu’il fermera, les dents arriveront en relation « bout-à-bout ». Voir la vidéo ci-dessous pour voir le mouvement de fermeture de ce jeune patient.
- ➡ Pour voir des malocclusions « Classe 3 » traitées en orthodontie.
- ➡ Pour en savoir plus sur le masque facial Delaire utilisé pour traiter des classes 3 en bas âge.
Dernière mise-à-jour : 2016-05-08 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com