Pourquoi une section uniquement sur les canines incluses?
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- Esthétique : Les canines ont un rôle esthétique important. Elles sont dans le « coin » de la bouche et ont une forme particulière qui assure la transition entre les dents antérieures et postérieures. Elles ne sont ni minces comme les incisives ni larges et carrées comme les prémolaires et molaires.
- Éruption : Les canines sont les dernières dents antérieures à faire leur apparition en bouche (surtout celles du haut). Elles doivent donc « s’accommoder » de l’espace restant dans l’arcade dentaire, ce qui est souvent insuffisant pour leur donner une position normale. La canine permanente est beaucoup plus large que la dent temporaire qu’elle remplace, ce qui nécessite de l’espace supplémentaire.
- Inclusion et éruption ectopique :
- À cause de leur grosseur, développement plus lent, séquence d’éruption, chemin d’éruption plus long à parcourir et l’espace disponible souvent insuffisant, les canines doivent tenter de se « faufiler » entre les autres dents déjà sorties pour arriver à destination dans l’arcade dentaire.
- On peut espérer que les canines qui percent puissent déplacer les autres dents pour se créer un chemin et atteindre leur but, mais cela ne se produira pas. Les dents déjà sorties sont bien installées et ne se déplaceront pas significativement pour accueillir les canines.
- Ces dernières doivent dont modifier leur parcours d’éruption et se diriger vers l’extérieur (côté de la joue) ou à l’intérieur vers le palais (éruption ectopique).
- Parfois, elles peuvent simplement rester emprisonnées dans l’os de la mâchoire. On dit alors qu’elles sont « incluses« .
Toutes les dents sont importantes et ont un rôle spécifique à jouer dans la dentition (occlusion), l’esthétique et la fonction mais les canines ont une importance fonctionnelle comme aucune autre dent et, dans la mesure du possible, nous tentons de tout faire pour garder ces dents et les rendre fonctionnelles.
Canines incluses supérieures : quelques faits
- Après les troisièmes molaires (dents de sagesse), les canines supérieures sont les dents qui sont le plus fréquemment incluses. Elles affectent 1 à 2% de la population.
- Elles sont plus souvent incluses que celles du bas et les inclusions palatines (du côté du palais) sont plus fréquentes (85%) que celles du côté externe (15%).
- La plupart des canines incluses n’affectent qu’un seul côté de la bouche, mais dans 10% des cas, les 2 côtés seront affectés.
- Lorsqu’une canine est incluse, il y a de fortes chances que d’autres anomalies dentaires soient aussi présentes en bouche.
- L’incidence des canines incluses au palais est deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
- Il y a une tendance familiale à avoir des canines incluses (hérédité).
Conséquences possibles d’une canine incluse
- Esthétique : Si une canine ne sort pas, il y aura soit une dent temporaire plus petite (qui peut tomber un jour) ou un espace important.
- Fonction : En l’absence de canines bien placées dans l’arcade, la fonction sera affectée et peut causer de l’usure prématurée des autres dents.
- Pathologies : Toute dent incluse peut développer des pathologies ou lésions pouvant causer du dommage aux structures avoisinantes (kystes, tumeurs, usure, résorption des racines des dents adjacentes, déplacement des dents, etc.).
Les apparences sont parfois trompeuses
- Dans l’exemple suivant, un jeune homme de 27 ans présente une occlusion qui est relativement acceptable au point de vue esthétique. Un léger espace est présent entre les incisives centrales supérieures et les lignes médianes sont déviées. Par contre, les canines temporaires supérieures sont toujours en place (* jaunes et bleus) et commencent à être assez usées.
- Des radiographies révèlent des canines permanentes sévèrement incluses (* rouges) et un début d’usure ou de résorption de plusieurs dents près des canines (flèches bleues).
- Une telle condition ne s’est pas développée en quelques mois et était détectable plus de 15 ans auparavant à l’aide de radiographies. La présence de canines temporaires qui persistent en bouche après l’éruption des toutes les autres dents permanentes devrait être un signe et une alerte que l’éruption des canines permanentes est anormale et devrait être évaluée immédiatement.
Prévention et interception
- Lorsqu’une canine incluse se dirige inclinée vers l’avant et que la canine primaire est toujours en bouche,
- l’extraction de la canine primaire normalisera la direction d’éruption après 6 à 12 mois dans 3 cas sur 4 (78%);
- les chances de succès d’une intervention diminuent plus la canine est mal positionnée (inclinée vers l’avant);
- s’il n’y a pas d’amélioration après un an, les chances d’auto-correction sont minces. (Ericson et Al, 1988);
- si la canine ne sort pas, une intervention chirurgicale sera nécessaire pour la dégager.
Résorption complète des racines des incisives latérales par des canines incluses à l’âge de 12 ans
➡ Pour voir d’autres exemples de canines ectopiques.
Traitement des canines incluses
Créer l’espace nécessaire – Quand?
Le traitement des canines incluses nécessite de créer de l’espace dans l’arcade dentaire (extraction, déplacement orthodontique des autres dents), de faire dégager la dent incluse pour y poser une attache de traction orthodontique et y exercer une traction à l’aide d’une force légère afin de « descendre » la dent en place pour la loger dans l’arcade dentaire. Les diagrammes suivants illustrent ces différentes étapes.
- Plus la position d’une canine incluse est horizontale haute et derrière l’incisive latérale, plus elle sera difficile à corriger.
- Le taux de succès diminue avec l’âge du patient, d’où l’importance d’une intervention précoce.
Il y a différentes philosophies en orthodontie sur le moment idéal pour créer l’espace pour l’exposition et la traction d’une canine incluse palatine.
- L’approche « classique » ou traditionnelle est de tout d’abord créer l’espace nécessaire pour loger la canine dans l’arcade dentaire et ensuite diriger le patient vers un praticien qui dégagera la dent et y posera une attache de traction orthodontique. Le désavantage principal de cette technique est que le traitement peut être plus long.
- Une approche plus récente, supportée par Kokich1 et d’autres consiste à faire dégager la canine incluse le plus tôt possible, au début du traitement et parfois avant même la pose des appareil multi-bagues fixes (« broches »), particulièrement chez les patients adolescents où le traitement de canines incluses est beaucoup plus prévisible et a un excellent taux de succès. L’idée derrière cette approche est que cela donne plus de temps à la dent incluse de sortir ou faire éruption partiellement par elle-même sans avoir besoin de traction verticale. Elle doit tout de même être placée dans l’arcade par la suite.
- Chaque méthode a ses avantages et désavantages et peut être efficace si elle est bien planifiée et exécutée.
Combien de temps dure la traction d’une canine incluse?
- La traction d’une canine incluse peut être très, très variable et nécessiter quelques mois seulement pour les cas les plus simples à plus d’une année pour les cas plus complexes.
- Quelques facteurs pouvant influencer la durée de la traction sont la position de la canine (plus elle est haute et horizontale, plus longue et complexe sera la traction), la malocclusion (il est rare qu’une canine soit le seul problème à corriger), la mécanique utilisée, la technique utilisée pour la faire dégager, l’âge du patient et… sa coopération.
- Qui fait l’intervention? La plupart des orthodontistes ne font pas l’intervention pour dégager une canine sévèrement incluse. Ils auront plutôt recours à un spécialiste plus familier avec cette procédure comme un parodontiste. Certains dentistes généralistes peuvent faire la procédure parodontale pour dégager une canine si elle n’est pas trop complexe mais c’est au praticien de décider si cela est au-delà de ses capacités ou pas.
- Cette procédure chirurgicale est faite sous anesthésie locale; la gencive recouvrant une partie de la couronne de la canine est excisée à l’aide d’un bistouri (parfois un peu d’os alvéolaire doit aussi être retiré pour avoir accès à la canine) et une attache orthodontique avec chaînette est collée sur la dent. Des points de suture sont placés et, après quelques jours de guérison, une légère traction orthodontique peut déjà être appliquée. Dans certains cas, la traction peut n’être débutée que beaucoup plus tard.
- Lorsque la canine incluse n’est pas très loin dans l’os et n’est que sous la gencive, Le dégagement de la canine peut être fait à l’aide à l’aide d’un laser à tissus mous en quelques minutes à peine sous anesthésie locale appliquée avec un gel topique (aucune piqûre). Plusieurs orthodontistes font cette procédure eux-même. ➡ Pour en savoir plus sur le laser à tissus mous et voir des exemples de dégagement de canines légèrement incluses.
LÉGENDE
- (A) Une radiographie du palais montre la position anormale des canines (* bleu). Les canines temporaires sont toujours en place (* rouge) et ont probablement contribué à l’inclusion des canines pendant leur développement.
- (B) La muqueuse du palais présente de légères bosses qui laissent deviner la présence des canines du côté du palais. Ceci est une bonne indication de la position des canines avant même de prendre des radiographies.
- (C) La radiographie panoramique montre à quel point les 2 canines sont aussi inclinées vers le centre et sont derrières les racines des incisives latérales.
- (D) Les canines temporaires ont été extraites. Les boîtiers ont été posés pour aligner les dents et ouvrir l’espace nécessaire pour loger les canines. Des attaches de traction et chaînettes ont été collées sur les canines incluses. La traction est débutée et les canines commencent à se redresser à mesure qu’elles se dirigent vers l’arcade dentaire.
- (E) En bouche, tout ce qui est visible est le bout des chaînettes (flèches) dans lesquelles passe un fil flexible qui exerce une légère force de traction. À mesure que la canine descend, la chaînette sort de la gencive et sera progressivement coupée jusqu’à ce que la canine perce. À ce moment, une attache régulière (boîtier) sera collée pour compléter le déplacement des canines. Cela peut prendre de quelques mois à plus d’une année pour descendre des canines incluses jusqu’à leur position finale.
L’esthétique antérieure pendant la traction d’une canine incluse
Une question fréquente concerne la visibilité des attaches et chaînettes de traction pendant le traitement. Elles ne sont que très peu visibles.
- La majeure partie de la chaînette est enfouie dans les tissus mous du palais pour s’attacher à une plaquette collée sur la dent qui n’est pas visible.
- À mesure que la canine descend, la chaînette s’allonge hors de la gencive et elle est progressivement coupée jusqu’à ce que la dent apparaisse. À ce moment, une attache régulière (bracket ou boîtier) est placée sur la dent.
- Ces exemples montrent que le processus de traction ne présente que peu d’éléments des appareils qui soient visibles.
- Dans certains cas, il est même possible de camoufler la chaînette de traction et l’espace à l’aide d’une dent prothétique fixée aux appareils orthodontiques.
L’importance d’une supervision adéquate pendant l’éruption des dents
Les exemples suivants (cas 1 à 3) montrent des conditions similaires et les conséquences possibles d’une canine incluse à long terme.
Cas 1 : Cette jeune fille de 15 ans aurait une occlusion très acceptable si ce n’était de la présence d’une canine supérieure droite qui est incluse au palais.
- Ce problème était certainement visible sur une radiographie panoramique dès l’âge de 8-9 ans et aurait pu être évité ou du moins minimisé avec une supervision adéquate pendant l’éruption des dents et le développement dentaire.
- La canine temporaire aurait dû être extraite il y a plusieurs années pour créer de l’espace et guider la canine permanente vers l’arcade dentaire. Le fait d’avoir gardé la dent temporaire aussi longtemps a contribué à diriger la canine permanente vers le palais.
- À noter que la canine temporaire a déjà été problématique puisqu’un traitement de canal a été effectué sur cette dent (zone blanche visible dans la racine de la dent sur la radiographie). Le dentiste a fait cette procédure pour préserver la dent temporaire quand il aurait été préférable de simplement l’extraire et ainsi tenter d’influencer la direction de la canine permanente. En comparaison, la canine du côté opposé (flèche bleue) est sortie normalement.
- Bien qu’une seule dent soit principalement affectée, l’intervention pour dégager et loger la canine incluse dans l’arcade dentaire est complexe, longue et coûteuse pour cette patiente. Une bonne supervision aurait été plus simple et aurait probablement diminué la nécessité d’avoir recours à des corrections orthodontiques pendant l’adolescence.
Cette situation et les suivantes auraient-elles pu être évitées? Pour en savoir plus sur la prédiction et l’interception des canines incluses.
Cas 2 : Cet autre exemple pourrait démontrer ce qui peut arriver au cas précédent s’il était laissé sans supervision pendant plusieurs années.
- (A) Une femme de 26 ans a une condition similaire au cas 1 ci-haut; elle présente une canine supérieure droite complètement formée, mais sévèrement incluse du côté du palais (B-3).
- Cette condition, qui est en progression depuis au moins 15 ans, aurait possiblement pu être évitée avec une supervision adéquate pendant l’éruption des dents (prise de radiographies et extractions sélectives).
- Le fait d’avoir gardé la canine incluse pendant toutes ces années a eu plusieurs conséquences dommageables pour l’environnement de cette dent :
- Avec les années, la canine temporaire est tombée lorsque la canine permanente incluse a progressivement usé sa racine. Il en résulte un espace important et inesthétique où était la canine temporaire (* jaune).
- (B) La canine incluse a résorbé (usé) plus de 40% de la racine de l’incisive permanente latérale supérieure droite. La flèche et la ligne rouges indiquent le bout de la racine usée. La santé et survie de cette incisive latérale sont maintenant incertaines à long terme.
- Un défaut osseux très important (perte d’os visible en foncé sur la radiographie) s’est développé dans la région de la canine droite (* rouge) de sorte qu’une tentative de loger la canine dans l’arcade peut nécessiter une chirurgie pour ajouter de l’os ou être vouée à l’échec.
- En comparaison, la canine gauche est descendue normalement par elle-même (flèche bleue).
- Pour en savoir plus sur la prédiction et l’interception des canines incluses.
Cas 3 : Plus la situation perdure, plus il y a des chances d’avoir de l’usure!
- (A et B) Comme les cas précédents, cette femme de 34 ans a une canine incluse du côté du palais. Malgré un espace important, ce n’est pas suffisant pour permettre à la canine de se loger dans l’arcade dentaire par elle-même.
- En fonction, lorsque la mandibule se déplace vers la droite, ce sont les incisives latérales qui se touchent au lieu des canines. Ceci cause de l’usure prématurée des incisives latérales (le degré peut varier d’une personne à l’autre selon la force utilisée pendant la fonction).
- Pour en savoir plus sur la prédiction et l’interception des canines incluses et sur l’usure dentaire.
Cas 4 : Détection et intervention précoces
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Cas 5 : Extractions sélectives et guidance d’éruption Une des meilleures façons d’influencer l’éruption des canines permanentes qui ne se dirigent pas normalement est d’avoir recours à des extractions sélectives. Ceci consiste à extraire des dents temporaires pour donner de l’espace aux dents qui tentent de sortir. L’exemple ci-contre montre comment l’extraction de deux dents temporaires (*) a permis à une canine (ligne pointillée rouge) de se redresser et de se diriger vers l’endroit où elle doit sortir dans l’arcade. Bien que cette intervention améliore l’éruption de la canine, il manque toujours beaucoup d’espace pour permettre une sortie normale de cette dent et des corrections orthodontiques seront quand même nécessaires plus tard afin de régulariser la situation et obtenir une occlusion normale.Pour en savoir plus sur les extractions sélectives. |
Des canines fonctionnelles minimisent l’usure dentaire
- Lorsque les canines ne sont pas en bonne position, elles ne peuvent jouer leur rôle de « guide naturel » pendant la fonction et les déplacements de la mandibule.
- Ce sont alors d’autres dents, le plus souvent des antérieures, qui prennent la relève et ceci peut mener à l’usure excessive et prématurée des dents.
- Le cas ci-dessous est un exemple « typique » de ce phénomène; une jeune fille de 14 ans qui démontre déjà de l’usure des incisives latérales.
Jusqu’à quel âge peut-on traiter une canine incluse?
- En théorie, il n’y a pas d’âge limite pour tenter de dégager et descendre une canine, mais en pratique, plus une canine demeure incluse longtemps, moins bon sera le pronostic pour réussir à la déplacer par traction.
- Avec les années, il y a plus de chances qu’une canine incluse soit ankylosée (soudée à l’os) et ne bouge pas, qu’elle affecte les racines des dents adjacents (usure, résorption) et présente d’autres problèmes. L’utilisation des nouvelles techniques d’imagerie tri-dimensionnelle facilite grandement la localisation des dents incluses et la détection des dommages qu’elles peuvent causer aux structures environnantes.
- Malgré les risques accrus de complications associés au traitement des canines incluses chez les adultes, il vaut souvent la peine et l’effort de tenter de loger ces dents dans l’arcade dentaire.
- Les exemples suivants montrent des cas d’adultes chez qui nous avons traité des canines incluses.
Les extractions ne corrigent rien!
- Souvent, les patients ou leurs parents demandent au dentiste ou à l’orthodontiste s’il est possible de faire une extraction pour « faire de la place aux autres dents ». Ceci est particulièrement commun dans le cas de canines qui percent hors de l’arcade car, tel que décrit précédemment, ces dents sont les dernières à sortir et sont souvent dans une position inesthétique
- Chose certaine, on préfère éviter d’extraire une canine… presque à tout prix, même s’il y a de rares exceptions!
- L’alternative serait peut-être l’extraction d’une des prémolaires qui est juste derrière la canine, mais cela règle rarement seule le problème, comme le démontre le cas suivant :
Lorsqu’une telle extraction est envisagée, il est quand même indiqué de préserver l’espace à l’aide d’appareils orthodontiques pour guider l’éruption des dents et prévenir des mouvements dentaires indésirables qui occasionneront d’autres problèmes.
Autres exemples où une malocclusion persiste et s’est même aggravée à la suite des extractions qui avaient été faites supposément pour « aider » ou améliorer ces malocclusions.
- Les flèches bleues indiquent les endroits où les 3 prémolaires ont été extraites.
- Les lignes bleues indiquent les lignes médianes (milieu des arcades).
- Les flèches rouges indiquent la direction de migration des lignes médianes et de la canine supérieure gauche (*) qui a avancé par-dessus l’incisive latérale.
- La ligne rouge (D) indique l’asymétrie résultante à l’arcade inférieure; il y a 2 prémolaires à gauche et une seule à droite.
➡ Pour voir la migration des dents suite à l’extraction d’une molaire.
➡ Pour en savoir plus sur les lignes médianes et asymétries des arcades dentaires. |
Le rôle protecteur des canines
Pas de canines = pas de guide = usure dentaire
- Ce cas illustre bien le rôle crucial des canines qui doivent guider la mâchoire et protéger les dents pendant la fonction.
- Les deux canines supérieures permanentes de ce jeune homme de 21 ans sont incluses dans le palais. Les canines temporaires (flèches) sont complètement usées et ne peuvent guider la mandibule adéquatement pendant la fonction. Ce rôle revient donc aux incisives qui commencent aussi à s’user (cercle). Il fonctionne ainsi depuis à peine 10 ans. Qu’arrivera-t-il dans 20, 30 ou 50 ans s’il reste ainsi?
L’importance des canines dans la fermeture normale d’un diastème
- Il est normal qu’un diastème ou espace inter-dentaire soit présent entre une ou plusieurs dents antérieures supérieures pendant un certain stade du développement dentaire et de l’éruption des dents.
- Si les canines supérieures sont bien placées et ont assez d’espace, leur direction d’éruption permettra de longer les racines des incisives latérales et de déplacer les incisives vers le centre de l’arcade dentaire, permettant ainsi une fermeture du diastème (voir l’exemple ci-dessous).
- Cependant, dans la dentition « moderne », il est fréquent de voir des problèmes d’éruption et manques d’espace importants ne permettant pas que cette situation « idéale » se produise naturellement.
- On blâme souvent la présence d’une attache musculaire appelé « frein labial » entre les incisives comme étant responsable de l’espace entre les dents et plusieurs recommandent de couper ou d’exciser ce frein (frénectomie) en bas âge dans l’espoir que le diastème se referme par lui-même. Ceci est contre-indiqué tant que les canines ne sont pas sorties.
- Pour en savoir plus sur « la controverse » concernant les frénectomies labiales.
Les dents incluses; un défi particulier
À cause de la possibilité de dommage aux dents adjacentes, les dents incluses et particulièrement les canines, présentent un défi particulier pour lequel l’imagerie 3D facilite beaucoup la détection des problèmes potentiels et la planification des traitements. Avant l’ère des scans 3D (tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC)), il fallait prendre plusieurs clichés radiographiques pour mieux visualiser la dent incluse et son environnement et même cela ne permettait pas d’obtenir autant d’information qu’avec une radiographie volumique.
De puissants logiciels permettent de d’assembler l’information obtenue lors de la prise de la radiographie volumique et de créer différentes vues tri-dimensionnelles qui peuvent être manipulées dans toutes les directions afin de mieux évaluer la position des dents et des structures avoisinantes. Cette technologie s’avère particulièrement utile en présence de dents incluses comme le démontre l’exemple ci-contre. Une femme de 31 ans a toujours ses canines temporaires en bouche. Sur la radiographie volumique on peut voir que les canines temporaires ont des racines résorbées, la position des canines incluses qui sont du côté du palais et la relation des ces canines par rapport à la racine des latérales. On y découvre même la présence de deux petites dents de sagesse (troisièmes molaires) au directement au-dessus des racines des deuxièmes molaires (petites structures blanches)! (Femme – 31 ans) |
Détection de dommage aux structures avoisinantes
➡ Pour voir d’autres exemples de radiographies 3D
Peut-on corriger seulement une canine incluse?
- La présence d’un canine incluse ou ectopique indique habituellement qu’il y a un manque d’espace important dans l’arcade dentaire.
- Pour loger une canine incluse, il faut premièrement trouver l’espace et ceci implique devoir déplacer plusieurs autres dents de l’arcade pour ensuite tracter la dent incluse.
- Le fait de déplacer des dents à l’arcade où se trouve une canine incluse (plus commun à l’arcade du haut mais aussi possible à l’arcade inférieure) changera la relation des dents avec l’arcade opposée. C’est pourquoi, non seulement il n’est pas possible de traiter convenablement une canine incluse en traitant seulement cette dent mais il faut aussi, la plupart du temps, envisager des corrections plus globales qui nécessiteront aussi des corrections à l’arcade opposée afin de garder une relation harmonieuse et fonctionnelle dans l’ensemble de la dentition.
Le traitement d’une canine incluse n’est jamais un traitement d’orthodontie très simple!
➡ Dernière mise-à-jour : 2017-05-04 @ 12:02:19 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved Publié le : Jul 28, 2010 @ 11:19 |
Réf. : 1- Preorthodontic Uncovering and Autonomous Eruption of Palatally Impacted Maxillary Canines, Vincent G. Kokich, Semin Orthod 2010; 16:205-211.