Tout commence par le diagnostic
En médecine, en dentisterie et en orthodontie, tout commence par le diagnostic. Un diagnostic doit être établi dès le départ. Ceci est essentiel avant toute autre étape d’un traitement. Cette étape s’applique à tous les domaines de la santé ainsi que dans plusieurs autres domaines.
Y a-t-il un problème?
- S’il n’y a aucun problème, tant mieux, aucun traitement n’est indiqué.
- S’il y a un problème qui affecte le patient (malocclusion, esthétique, fonction, etc.) il faut l’identifier.
- La plainte principale (ou les plaintes) du patient* sont importantes à considérer pour déterminer ce qui est problématique. Par exemple, le patient peut se plaindre d’inconfort, de douleur, d’une apparence inesthétique, d’usure des dents, de problèmes fonctionnels (mastication difficile, problèmes aux articulations temporo-mandibulaires), etc.
- L’orthodontiste évalue ce problème à l’aide d’un examen clinique et de matériel diagnostique pour poser un diagnostic.
Que veut-on faire pour le problème détecté?
- Le patient désire-t-il corriger le problème qui a été diagnostiqué? Désire-t-il entreprendre un traitement? Si oui, on passe à l’étape suivante, sinon le processus se termine à ce moment.
- Une fois le problème identifié et si le patient désire le corriger, ses attentes et désirs guideront l’orthodontiste dans les procédures, traitements et thérapies qu’il lui proposera. Le praticien doit donner assez d’information au patient pour qu’il puisse prendre une décision éclairée concernant son problème et les alternatives de traitement possibles.
- L’orthodontiste établira donc des objectifs de traitement avec le patient pour atteindre un certain un résultat (sans toutefois pouvoir « garantir » l’obtention de quelque résultat que ce soit).
- ➡ Pour en savoir plus sur les obligations de moyen et de résultat et les « garanties » en orthodontie.
Comment y arriver? – Le plan traitement
- Une fois le diagnostic posé et les objectifs de traitement déterminés, l’orthodontiste proposera alors des solutions (plans de traitement) au patient pour répondre à ses attentes et corriger le problème. Ces objectifs doivent être déterminés par le patient et l’orthodontiste (voir l’illustration plus bas).
- Le plan de traitement est comme une carte nous indiquant comment arriver à destination. Ce plan peut être simple ou complexe. Il peut s’agir d’un plan de traitement idéal ou d’un plan de traitement de compromis qui ne fera qu’une partie des corrections possibles.
- Une option de compromis peut être choisie par le patient pour diverses raisons comme la durée du traitement, son coût, le port de certains types d’appareils, certaines procédures ou contraintes pour le patient (refus d’extractions, de chirurgie, raisons de santé, etc.), la coopération, etc.
- Parfois, plusieurs plans de traitement alternatifs sont possibles. Ils sont présentés au patient et ce dernier choisira celui qui lui convient le mieux en toute connaissance de cause.
L’orthodontiste peut avoir des objectifs « orthodontiques » ou dentaires qu’il aimerait idéalement atteindre (résultat) mais le patient a aussi son mot à dire et plusieurs facteurs peuvent influencer son choix dans ce qu’il désire atteindre (objectifs) comme résultat et les moyens à prendre pour y arriver (plan de traitement). Nous aimons tous atteindre nos buts alors il est important que les attentes et objectifs de chacun soient réalistes et atteignables.
Par exemple, si une malocclusion présente un décalage squelettique sévère, on doit décider dès le départ si une chirurgie orthognathique est envisagée ou non par le patient car l’approche orthodontique sera complètement différente dans chacun des cas. Les objectifs de traitement et le plan de traitement qui y sera associé ne seront pas les mêmes et mèneront à des résultats différents. Tout est inter-relié mais part du diagnostic.
Il en résulte une « triade diagnostique » qui, si elle est bien suivie, maximise les chances de succès de tout traitement.
Bon diagnostic = Bons objectifs de traitement = Bon plan de traitement = Bon résultats
…et le contraire est tout aussi vrai; un diagnostic erroné ne pourra permettre d’obtenir des résultats optimaux :
Mauvais diagnostic = Mauvais objectifs de traitement = Mauvais plan de traitement = Mauvais résultats
La triade diagnostique
Une équation universelle!
Lorsque vous y pensez un peu, ce principe de » triade diagnostique » qui implique de toujours débuter par un diagnostic s’applique non seulement aux autres domaines de la dentisterie mais aussi dans plusieurs domaines où l’on peut faire face à une situation problématique. Que ce soit au garage avec votre automobile, chez votre comptable ou avocat, pour la résolution de divers problèmes domestiques, un problème informatique, etc., vraiment aucun domaine n’y échappe!
Lorsqu’il y a un problème, il faut tout d’abord l’identifier (diagnostiquer) et en trouver la cause (étiologie) pour pouvoir ensuite établir des objectifs pour corriger ce problème et élaborer un plan d’exécution pour arriver aux buts visés par le client.
Poser un bon diagnostic nécessite avoir de bons outils, de bonnes connaissances et une expertise appropriée et ce, peu importe le domaine!
Par exemple, le tuyau d’échappement de votre auto fait du bruit (problème, symptôme) et vous allez voir un garagiste qui :
- examinera votre auto et fera différents tests pour déterminer la source de ce bruit (diagnostic),
- déterminera avec vous ce que vous désirez faire à propos de ce problème (vos attentes et objectifs) : ne rien faire et garder le tout ainsi ou éliminer le bruit,
- vous présentera différentes options ou plans pour arriver aux buts visés (réparation du tuyau, changement complet de la pièce défectueuse, changer d’auto, etc.). Ce « plan de traitement » pour votre voiture peut être très simple (changer une petite pièce) ou très complexe (changement d’une pièce majeure, moteur, ou l’auto au complet) selon la gravité du problème.
En orthodontie et dentisterie, une fois le diagnostic posé et les explications données au patient, ce dernier pourra prendre une décision éclairée pour son traitement en fonction de ses attentes et désirs.
L’illustration ci-dessous résume tous ces concepts appliqués spécifiquement à un traitement d’orthodontie.
Comment détermine-t-on les objectifs de traitement?
Les objectifs de traitement sont déterminés à partir des attentes et demandes du patient et des possibilités de l’orthodontie afin d’en arriver à un plan de traitement commun qui satisfera le patient et l’orthodontiste.
Ceci est vrai pour tout traitement d’orthodontie mais aussi pour n’importe quel autre domaine de la dentisterie. Ainsi le terme « ortho » (pour orthodontie, orthodontiste) pourrait être remplacé par « endodontie« , « prosthodontie« , « parodontie« , etc.
Cette illustration illustre ce processus essentiel.
CONCLUSIONTout problème orthodontique, dentaire ou médical doit être d’abord diagnostiqué avant d’être traité et le diagnostic est la base de tout traitement. Les objectifs de traitement et le plan de traitement dépendent directement de ce diagnostic, des attentes du patient et des possibilités de l’orthodontie (ou de la dentisterie). Tout comme la fameuse équation de la relativité d’Einstein (E= MC2) cette équation diagnostique est simple universelle et inévitable pour maximiser les chances de succès de tout traitement. |
* Le terme « patient » réfère aussi au parents de ce dernier lorsqu’il s’agit de décisions pour un patient d’âge mineur.
➡ Dernière mise-à-jour : 2017-07-04 @ 14:21:33 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved Publié le : Nov 16, 2016 @ 21:49 |