Cette section montre diverses variations de malocclusions « classe 3 » traitées en orthodontie.
Le terme « Classe 3 » réfère à une relation particulière des premières molaires supérieures et inférieures entre elles tel qu’illustré dans les diagrammes suivants.
➡ Pour en savoir plus sur les malocclusions en général et sur les malocclusions classe 3.
Femme de 41 ans avec occlusion croisée antérieure (classe 3) et déplacement fonctionnel de la mandibule vers l’avant.
- Usure importante s’est développée sur les dents antérieures avec les années.
- La correction orthodontique n’a pas nécessité de chirurgie aux mâchoires.
- Plusieurs dents postérieures sont manquantes (extraites). Les espaces édentés seront comblés par des couronnes sur implants.
- Fille de 14.10 ans avec surplomb minime entre les dents antérieures. Seulement quelques dents se touchent pendant la fonction.
- Arcade supérieure étroite, manque d’espace pour les canines supérieures.
- Femme de 42 ans avec occlusion croisée antérieure et déplacement de la mandibule vers l’avant.
- Des espaces sont présents où des dents postérieures inférieures ont été extraites plusieurs années auparavant.
- La correction orthodontique na pas nécessité chirurgie.
Commentaire laissé par cette patiente sur notre site :
« J’avais vraiment consulté tous les bureaux d’orthodontistes à Sherbrooke et même des bureaux de dentistes supposément spécialisés en orthodontie et aucun ne pouvait arriver à ce résultat sans chirurgie. Je pense à l’un en particulier qui m’avait dit que je devais passer par la chirurgie au départ car mes broches ne tiendraient pas dans ma bouche la nuit quand je fermerais mes dents. Lors du traitement, Dr Jules a simplement installé des petits blocs dans ma bouche pour empêcher mes dents de se fermer complètement. Alors pour moi, c’est un exemple de la compétence ou des objectifs de l’un par rapport à l’autre. »
Classe 3 traitée sans chirurgie – Protocoles cliniques : plaque articulaire et « broches »
Voici un exemple de protocoles qui peuvent être utilisés dans certains types de classe 3 pour rétablir l’équilibre antéro-postérieur (avant-arrière) entre les mâchoires sans avoir recours à une chirurgie aux mâchoires. La coopération pour le port des élastiques est évidemment essentielle.
Compensation dentaire par extractions inférieures seulement
- Les « Classes 3 » sont souvent accompagnées d’un déséquilibre squelettique. Il est parfois possible de « tricher » et de placer les dents convenablement sur des arcades (mâchoires) déséquilibrées ou inégales et obtenir un résultat esthétique et fonctionnel acceptable.
- Pour obtenir un tel résultat, il est nécessaire d’extraire des prémolaires à l’arcade inférieure seulement afin de permettre de « compenser » pour la longueur excessive de la mandibule (et/ou la longueur déficiente du maxillaire supérieur) en gardant les dents antérieures inférieures légèrement basculées vers l’intérieur, ce qu’on appelle de la « compensation dentaire ».
- À noter qu’une telle approche n’est possible que dans des cas de déséquilibre squelettique légers ou modérés et que les Classes 3 les plus sévères peuvent nécessiter une chirurgie orthognathique (aux mâchoires) pour rétablir l’équilibre entre les mâchoires.
Quand traiter une malocclusion « Classe 3 » présente chez un jeune enfant?
- Quel est le meilleur moment pour intervenir et intercepter une malocclusion de type Classe 3 qui se développe?
- Nous nous faisons souvent poser cette question… Les malocclusion Classe 3 et les occlusion croisées antérieures sont « spectaculaires » car elles sont très apparentes et constituent souvent un problème esthétique (en plus de fonctionnel) dès le plus jeune âge. Les parents s’inquiètent plus de voir une telle malocclusion chez leur enfant que la plupart des autres problèmes d’occlusion communs (classe 2, béance antérieure, occlusion croisée, etc.).
- Bien qu’il soit important d’intervenir tôt pour tenter de corriger les problèmes ayant une composante squelettique importante (déséquilibre entre les mâchoires), la faisabilité d’intervenir dépend plus de la capacité à avoir la coopération d’un très jeune patient que l’indication à intervenir. La nature du traitement nécessite une excellente coopération du patient pour le port des appareils, leur entretien, etc., ce qui n’est pas évident en très bas âge (3-6 ans). En d’autres mots, une malocclusion squelettique assez sévère pour justifier une intervention peut être détectée dès l’âge de 2-3 ans mais il serait difficile d’avoir la coopération du patient pour la traiter à cet âge (prise d’empreintes, port d’appareils divers, etc.).
- C’est pourquoi la plupart des cliniciens préfèrent attendre au moins la sortie des premières dents permanentes (incisive, première molaires) avant d’intervenir dans les cas les plus sévères soit vers l’âge de 6-7 ans. L’intervention pour les cas moins sévère est parfois reportée de quelques années.
- Cependant, si votre enfant présente des signes d’une malocclusion importante en bas âge (classe 3 ou autre problème), vous pouvez quand même consulter un orthodontiste pour vous faire rassurer et obtenir l’information nécessaire sur les étapes ultérieures qui permettront d’assurer un suivi adéquat et une intervention en temps opportun.
- Les cliniciens reportent souvent de quelques années la correction d’une telle classe 3 détectée chez un jeune patient mais il ne faut pas attendre à un point tel que la période de croissance soit trop avancée et que la déviation fonctionnelle de la mâchoire (à cause de l’interférence entre les dents) soit devenue un vrai déséquilibre squelettique (la mandibule devenue plus longue à cause de la croissance).
- Il n’est pas indiqué d’attendre à l’adolescence pour évaluer et débuter un traitement les classe 3 (surtout sévère) car elles peuvent souvent être interceptées avant ce temps
- Si cette condition demeure non traitée elle peut mener à des déséquilibres squelettiques importants qui peuvent affecter la fonction, l’usure des dents, l’esthétique et les articulations temporo-mandibulaires (ATM).
- Pour voir un type d’intervention possible en bas âge pour corriger un déséquilibre squelettique (masque facial).
Glissement « fonctionnel » de la mandibule
- Les Classes 3 sont particulières car elles ont souvent une composante fonctionnelle qui les fait paraître plus sévères qu’elles ne le sont réellement.
- Il existe souvent une interférence entre une (ou plusieurs) incisive supérieure et inférieure qui se touchent en relation « bout-à-bout ».
- L’absence de contacts entre les dents postérieures est instable et inconfortable pour l’enfant qui ne peut mastiquer avec ses dents postérieures.
- Ceci force l’enfant à avancer la mandibule pour pouvoir mastiquer convenablement en utilisant ses dents postérieures ce qui, en retour, crée une occlusion croisée antérieure (voir photos). Le terme « fonctionnel » réfère au fait que c’est la fonction qui “force” la mandibule vers l’avant.
- En faisant déplacer le menton vers l’avant et parfois vers le côté, la déviation de la mâchoire affecte l’esthétique du visage beaucoup plus que d’autres types de problèmes.
- A noter, qu’on blâme souvent la mandibule comme étant responsable du déséquilibre entre les mâchoires quand, fréquemment, ce problème est en fait causé par une déficience du maxillaire supérieur. Le maxillaire trop reculé crée la relation inadéquate entre les incisives, ce qui fait avancer la mandibule tel que décrit ci-haut.
En conclusion, pour les parents qui s’inquiètent de voir leur jeune enfant avec un malocclusion ressemblant à une classe 3, il faut se rappeler que :
- Cette condition ne nécessite pas nécessairement une intervention immédiate, mais il ne faut pas attendre à l’adolescence.
- Ce type de problème devrait être surveillé et évalué régulièrement par votre dentiste et éventuellement un orthodontiste car il ne se corrigera pas tout seul.
- Le potentiel de développer un déséquilibre squelettique « permanent » avec la croissance est bien réel, surtout s’il y a une tendance familiale (hérédité).
- Vous pouvez consulter un orthodontiste tôt si vous désirez être rassuré(e) car il est difficile de juger de la sévérité d’un problème sans évaluer le patient. Sinon, vous pouvez le faire lors de la sortie des premières dents permanentes (6-7ans).
- Deux étapes sont fréquemment nécessaires pour corriger les classe 3 interceptées en bas âge;
- une première étape d’interception visant à équilibrer les mâchoires et/ou corriger l’occlusion croisée antérieure (entre l’âge de ±6 à ±10 ans selon le développement de l’enfant),
- une seconde étape pour corriger les malpositions dentaires et finaliser l’occlusion à l’aide de multi-bagues, broches, etc. (à l’adolescence).
Exemple d’une intervention en deux étapes pour corriger une occlusion croisée antérieure chez un jeune patient ayant une « tendance » Classe 3.
(A) Malocclusion Classe 3, occlusion croisée antérieure, mandibule qui glisse vers l’avant (8.6 ans).
(B) Première intervention à l’aide d’appareils orthodontiques pour avancer les incisives supérieures devant celles du bas (9 ans).
(C) Fin de la première étape d’interception orthodontique (9.5 ans). Le patient fut ensuite placé sous observation jusqu’à l’éruption des autres dents permanentes.
(D) Début de la seconde phase; corrections globales avec appareils multi-bagues (11.8 ans).
(E) Fin du traitement orthodontique; toutes les dents sont en place et l’occlusion présente un agencement de dents esthétique et fonctionnel (14.8 ans).
➡ Pour voir d’autres classes 3 traitées en orthodontie
Classe 3 – Corrections chirurgicales
Pour les malocclusions les plus graves ou sévères, lorsque le déséquilibre squelettique entre les mâchoires ne peut être compensé par du « camouflage orthodontique« , une chirurgie orthognathique est nécessaire pour rétablir cet équilibre.
➡ Pour voir d’autres classes 3 traitées en chirurgie
➡ Dernière mise-à-jour : 2017-02-25 à 09:45:46 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved Publié le : Jun 13, 2010 @ 10:56 |